Les spécificités du grand orgue

le grand orgue vue du bas

“270 kilos de fer,
1350 kilos de plomb et d’étain,
50 mètres carrés de peau,
25 mètres cubes de bois,
1250 écrous de réglages,
3135 tuyaux et 20 000 heures de travail pour apprivoiser
le vent”...

Le mot du facteur d'orgues :

“ Je rêvais d’une palette sonore mise à la disposition de la musique en général, de la musique d’orgue en particulier, globalement, sans spécificité aucune, avec d’abord le souci de créer un instrument dont on ait plaisir à mélanger les timbres au gré de sa fantaisie ou de l’écriture musicale.


Je dois à Francis Chapelet de concevoir l’orgue comme une palette sonore. Nos nombreux voyages en Espagne, son génie de l’improvisation, m’ont appris à fouiller le matériel sonore au-delà des règles et des conventions.


Je dois à Jean-Louis Florentz de concevoir l’orgue d’abord et avant tout comme un INSTRUMENT DE MUSIQUE dont l’histoire très riche continue d’être nourrie aujourd’hui du talent de compositeurs qui suscitent de nouvelles pratiques auxquelles nous ne pouvons plus rester sourds.


En matière d’orgues neufs, le but premier que j’ai souhaité atteindre par mon travail, est de servir une pratique vivante de la musique et non de rallier telle ou telle école du passé. ”

dessin de travail des tracés régulateurs

Les tracés régulateurs


Le buffet de l'orgue a été proportionné selon la pratique ancestrale des tracés régulateurs, présente dans les architectures sacrées de l'Egypte et de la Grèce antiques, de l'art roman et de l'art gothique, puis dans la peinture de la renaissance. Elle se perpétue aujourd'hui et l'orgue de Plaisance du Gers est une illustration contemporaine de sa vitalité.

Cette méthode a pour objet de déterminer des enchaînements proportionnels cohérents et de guider - conjointement - le développement de l'œuvre selon des enchaînements symboliques qu'il est essentiel d'associer à l'environnement de l'instrument, afin qu'il soit parfaitement relié à son cadre et/ou à sa destination.


L'orgue de Plaisance du Gers est dessiné sur trois éléments symboliques :
- deux tracés géométriques
- un espace vide qui les relie et leur donne sens.


1°/ le soubassement de l'orgue, posé au sol - sur terre -, est l'espace de la machinerie qui prolonge la morphologie de l'organiste. Il est proportionné sur un pentagone étoilé, figure traditionnelle de l'Homme.

2°/ le corps supérieur de l'instrument recèle la partie sonore - aérienne, immatérielle -. Il est proportionné sur un triangle équilatéral dont la base a la même longueur que l'une des branches quelconque du pentagone étoilé. Le triangle équilatéral est la représentation traditionnelle du Dieu trinitaire des chrétiens.

3°/ ces deux figures géométriques ne sont pas en contact l'une avec l'autre. Elles sont séparées par un espace qui est dévolu aux tuyaux horizontaux appelés « chamade ». Ce nom vient du verbe portugais « chamar » = « appeler ».

Cet espace de « l'appel » relie la figure symbolique du pentagone - l'Homme -, au triangle équilatéral - Dieu -.


L'orgue de Plaisance du Gers, situé dans le chœur de l'église, a une destination d'instrument de prière. La prière est un appel. Il y a donc analogie étroite entre la structure symbolique de ses tracés régulateurs "faire lien entre l'Homme et Dieu par la prière" et sa destination liturgique "soutenir la prière chantée des chrétiens".


Recouvrant cette analogie, la morphologie générale de l'instrument est celle d'un orant, les bras levés.

Outre leur charge symbolique, les deux figures géométriques du pentagone étoilé et du triangle équilatéral génèrent de riches systèmes proportionnels dont, notamment, le nombre d'or qui est très présent dans l'orgue de Plaisance du Gers, y compris dans les formules de calcul de ses 3 135 tuyaux.

La palette sonore

La palette sonore de cet instrument s’inspire de diverses écoles européennes à l’image des ramifications du chemin de Saint Jacques de Compostelle qui borde Plaisance du Gers... Puisant dans la tradition des époques et des pays qui l’ont marqué - des Flandres à l’Espagne - Daniel Birouste a su créer une cohérence harmonique où se mêlent des sonorités servant de très nombreuses époques musicales.


La composition des jeux de l’orgue de Plaisance est originale par l’articulation de sonorités très typées appartenant à des styles aussi bien baroques que romantiques et le développement d’échelles de “mutations” pour la musique d’aujourd’hui. C’est ainsi que l’on remarque l’homogénéité du grand “Plenum”, l’harmonisation très polyphonique des “fonds”, la saveur très espagnole d’une “trompeteria” complète, le grand “Récit” expressif, le jeu de “septième” au positif, etc.

Extraits musicaux enregistrés à l'orgue de Plaisance du Gers

pochette du disque Laudes
pochette du disque La passion Bach

la Passion Bach
Jean-Sébastien Bach


Organiste : Luc Weeger Extrait :
Fugue en Ut mineur
pochette du disque Les Toccatas

La composition des jeux

I Positif

Bourdon 8'
Prestant 4'
Doublette 2'
Larigot 1'1/3
Septième 1'1/7
Sesquialtera II
Plein Jeu IV
Dulcian 8'

II Grand-Orgue

Principal 8'
Flûte à Cheminée 8'
Flûte Harmonique 8'
Principal 4'
Flûte Creuse 4'
Quinte 2'2/3
Doublette 2'
Fourniture III
Cymbale III
Trompette 8'

III Récit Expressif

Gambe 8'
Unda Maris 8'
Bourdon 8' (B-D)
Flûte Conique 4' (B-D)
Grande Tierce 3'1/5
Nasard 2'2/3
Quarte 2'
Tierce 1'3/5
Larigot 1'1/3
Piccolo 1'
Trompette 8'
Voix Humaine 8'

IV Chamade

Clarin 8' Basses
Clarin 8' Dessus
Bajoncillo 4' Basses
Clarinete 8' Dessus
Chirimia 2' Basses
Trompeta Magna 16' Dessus
Principal 16'
Bourdon 16'
Plein Jeu V

Pédalier

Principal 8'
Principal 4'
Principal 12'
Sifflet 1'
Posaune 16'

Claviers de 61 notes
Pédalier de 32 notes
Accouplements I/II III/II IV/II IV/III
Tirasses I II III IV
Tremblant doux sur G.O. / Positif / Chamade
Tremblant sur Récit
Les jeux (B-D) sont coupés en Basses et Dessus entre Do3 et Do dièse 3